Vis ma vie de rôliste…. Les personnages

Pre Scriptum: Cet article est écrit dans le cadre du concours « Vis ma vie de Rôliste » de la plateforme Infinite RPG. Pour les définitions et les bases, je vous renvoie ici pour les basesici pour un lexique et ici pour une définitionAttention, second degrés inside. Usage de clichés et de généralités à haute dose. Âmes sensibles, s’abstenir. Vous êtes prévenus.

Gudule s’ennuie. Elle a envie d’écrire et se retrouve en panne de rp, abandonnée par ses partenaires tel le chihuahua de Noël sur une aire d’autoroute. Ok. Elle a trois forums sur le feu, 6 personnages incarnés et une trentaine de rp en attente. Peu lui chaut : elle va trouver un autre endroit où poser ses valises. Parce qu’après tout, si elle adore écrire, c’est créer des personnages qui l’intéresse. Ne reste plus qu’à trouver la perle rare via les partenariats, le bouche à oreille et, surtout, les publicités sur les réseaux sociaux.

Et là, c’est le drame : peu d’annonces lui donnent envie de se rendre sur la plateforme. Mais des prédéfinis en veux-tu en voilà… jusqu’à en devenir vomitif, comme une gastro. Bonus du mal de tête avec le design over codé et les prédéfinis créées par Jean ou Jeanne Dupont. Tous avec l’avatar à la mode, la personnalité d’une moule oubliée par la marée un jour de canicule… et des liens à foison !! Il pleut littéralement des liens sur les prédéfinis destinés à avoir une identité inexistante, une vie amoureuse qui fait passer les Feux de l’Amour pour un épisode des bisounours… et des possibilités de jeu, d’évolution frôlant le zéro absolu. Bien souvent, les prédéfinis ne sont là que pour être des faires valoir de J.Dupont, destinés à être abandonnés comme des mouchoirs après une rupture. Tout un poème.

Vous vous attendez à une liberté d’action, d’interprétation ? Que nenni ! Autant demander à une sangsue de lâcher sa pinte de sang. Vous n’avez droit à rien sauf à remplir les vides abyssaux d’un personnage dont la vie est un copier coller des publications à scandales…

Par acquit de conscience, Gudule va toujours lire les créations de J.Dupont. Sait-on jamais… « amour », « sex-friend », « ami ambigu », « ex », « plan cul »… Elle a bien souvent l’impression de se retrouver devant les mêmes attentes sans variations, un peu comme écouter la radio. Néanmoins, une fois, elle a essayé d’héberger un scénario de quelqu’un qu’elle ne connaissait pas. Belle preuve de naïveté ! A peine arrivée et la fiche postée, ce n’est pas le staff qui est venu la valider mais J.Dupont possède le prédéfini. Ce dernier n’a jamais appartenu à Gudule. D’ailleurs, elle l’a très mal incarné. Imaginez donc : elle a osé lui donner une personnalité originale tout en respectant les grandes lignes, elle est parvenue à lui trouver des liens malgré les efforts certains de J.Dupont pour s’assurer que son joujou ne le quitterait pas, elle a tenté de lui trouver une vraie intrigue, une ligne d’évolution…. Ce n’était pas vraiment au goût de J.Dupont qui lui a demandé d’aller jouer son meilleur rôle :

La plante verte.

Résultat, Gudule, agacée par le fait de jouer le faire valoir d’un J.Dupont en mal de masturbation égocentrique, préfère jouer ses propres personnages. Au moins, en théorie, nul ne pourra s’octroyer le droit de lui dire comment jouer son personnage. Exemple : Iranoe, l’un des membres du trio de tête des personnages de Gudule. Iranoe a toujours été jouée dans le même univers comme elle a toujours gardé ses grandes lignes avec d’infimes variations comme l’avatar ou bien ses goûts.

La psyché d’Iranoe s’est construite au fur et à mesure, à partir d’une base issue des lectures fantasy de Gudule. Bien évidemment, il y a une part de plante verte dedans, comme à chaque fois que Gudule crée un personnage.

En effet, il est bien souvent compliqué d’incarner une mentalité, de la rendre crédible sans avoir, au pire, des connaissances ou, au mieux, du vécu. Difficile, en effet, de jouer quelqu’un de méchant quant on croit encore au Père Noël ou que la seule méchanceté à laquelle on a été confronté, c’est le départ d’un chanteur des One-Direction… D’où le fait que Gudule a bien souvent croisé des J.Dupont pensant leur personnage plus maléfique que Babar avec un vécu qui ferait passer Rémi Sans Famille pour un épisode de My Little Pony. Des caricatures ambulantes et brinquebalantes sur lesquelles tombent les malheurs comme la pluie à la mousson. Tout cela pour donner un personnage trop dark, trop profond… aux yeux de ceux qui prennent leur personnage pour la première merveille du monde mais qui s’avère être d’un ennui sans bornes.

Revenons à Iranoe, actuellement adolescente de 16 ans dans l’univers des Maraudeurs. Probablement trop en avance sur son âge, toujours à se poser des questions, à observer le monde, à réfléchir et à chercher sa place. Issue d’une famille de sang-pur, elle est destinée à faire un bon mariage et à remplir parfaitement le rôle de la parfaite plante verte. Elle rêve d’autre chose. Pas forcément une autre vie mais autre chose qui la mettrait en position de force. Elle ne partage pas les idéaux de Voldemort parce qu’elle se moque de la pureté du sang. Ses réflexions l’ont poussé bien plus loin que son apparente innocence ne le laisse à penser. Elle cherche sa liberté, à l’obtenir par un moyen ou un autre non sans jouer le rôle que l’on attend d’elle, même si cela la met face au dilemme de devoir se dissimuler aux rares personnes qu’elle affectionne de peur d’être enfermée de force.

Voilà pour les grandes lignes du fonctionnement d’un personnage dont le caractère est écrit de la même façon depuis des années. Pour le physique, les lignes sont écrites elles aussi. Gudule ne se sert de l’avatar que pour donner une idée et non pour vendre son personnage aux J.Dupont. Parce qu’il est vrai que, maintenant, l’avatar compte plus que le contenu du personnage ou la plume. Une question d’apparence. Prendre la dernière star à la mode c’est s’assurer plein de cœur cœur love… Et des liens ! Parce qu’on se moque complètement du personnage, on veut juste avoir la classe avec l’avatar du voisin. De là, on retombe au faire valoir.

Certains prédéfinis peuvent avoir leur utilité pour l’histoire d’un personnage. Ils sont malheureusement très rares actuellement. Un bon prédéfini est un prédéfini avec suffisamment de liberté et dépourvu d’un créateur originel sur-impliqué.La différence principale entre un prédéfini et un personnage créé c’est l’implication. Jouer un prédéfini, c’est n’être qu’un mouchoir en période d’épidémie de grippe. Une solution de facilité car tout est donné au point de supprimer le libre arbitre. Créer son propre personnage demande une implication, une réflexion sur le long terme que peu de joueurs actuels acceptent. Peut-être est-ce dû au fait de tout vouloir tout de suite, le plus facilement possible avec un claquement de doigts. Créer des prédéfinis, c’est vouloir un sidekick à la carte, jouer à la princesse tout en évitant de réfléchir à de véritables liens entre personnages originaux (et non à de pâles copies délavées) et à une évolution crédible.


5 réflexions sur “Vis ma vie de rôliste…. Les personnages

  1. Salut,

    Personnellement, j’ai dû jouer une seule fois ce qui pourrait être considéré comme un prédéfini. C’était en fait un perso d’une précédente joueuse (expérience dont je parle dans mon article infinite-rpg), mais l’idée est assez proche car on prend le personnage avec ses relations existantes, des attentes particulières vis à vis de ce personnage, etc etc.

    Heureusement, comme c’était à la base un personnage « indépendant » et que le forum n’était pas chiant (ni la précédente joueuse), j’ai bénéficié d’une certaine liberté. Je ne comprends juste pas le délire des prédéfinis qui sont juste là pour servir de faire-valoir à des personnages et flatter leur orgueil.

    « Bah, crétin, c’est à ça que sert un prédéfini ! », me dira-t-on, et non, je ne suis pas d’accord… Même les prédéfinis créés par des joueurs devraient posséder une certaine autonomie parce que le joueur créateur ne sera pas forcément toujours là non plus et qu’il serait également malsain d’interdire de jouer avec d’autres sous prétexte qu’on a créé un personnage (ou même sous tout autre, d’ailleurs).

    Interpréter un prédéfini, c’est créer un lien indélébile et il faut être prêt à ça… Même avec un pote, je ne le ferais pas. Il n’y a bien qu’en couple que j’imagine ça, et je ne trouve pas ça sain non plus…

    En somme, je suis 100% d’accord avec ton article. Pour moi, un bon prédéfini est essentiellement autonome et sert surtout aux joueurs débutants qui ne se sentent pas forcément à l’aise avec un contexte pour créer leur propre personnage, mais il faut leur laisser la possibilité de se l’approprier un minimum.

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  2. Cher ami, quand tu dis prédéfinis tu parles bien des scénarios, personnages créer par les membres, en gros la tata ou le papa de untel, pas des personnages genre chef de clans proposés généralement par le staff, eux sont d’ailleurs en voie de disparition, à croire que ça n’intéresse plus personne de jouer un personnage politisé ou au moins fortement impliqué dans les intrigues de l’univers…

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  3. Il est triste de se dire que les personnages de ces joueurs sont si plats qu’ils veulent que d’autres les rendent intéressant, créant de ce fait un second personnage plat, qui à son tour…
    Merci pour cet article criant de vérité !

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  4. Après, je connais aussi d’excellents roleplayers qui demandent des prédéfinis, mais je ne sais pas… Je n’aime pas. Je ne me vois vraiment pas demander à quelqu’un de se lier à mon personnage ainsi et de jouer le personnage comme je l’entends.

    Cela dit, avant même de fréquenter infinite-rpg, je ne connaissais pas ces histoires de liens et je ne savais même pas qu’on pouvait en forger à cause des avatars ou que sais-je. Ce doit être parce que je fréquente assez peu de forums RP ayant une thématique contemporaine ou de de forums à avatars photo.

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